« Madame la ministre-présidente, vous venez de subir de plein fouet les flagellations, les coups de martinet des pères fouettards des partis démagogiques traditionnels. Il m’est difficile, voire insupportable, après cela, d’ajouter le moindre coup de bâton sur le dos d’une femme déjà endolorie. Aussi ai-je laissé ma verge au vestiaire.
Aux verbigérations de l’extrême gauche, j’oppose le discours compendieux du Front national. Je pense en effet que l’extrême gauche est assez mal placée pour vous donner des leçons d’économie des fonds publics quand on se souvient qu’en 1999, Mme Isabelle Durant, ministre de l’extrême gauche caviar, a dépensé la coquette somme de 13 millions de francs belges pour repeindre en vert les murs de son cabinet.
A l’époque, j’avais fait observer à la tribune de la Chambre qu’il coûtait moins cher au contribuable d’installer une princesse dans son château qu’une ministre verte dans un cabinet, puisque la princesse Mathilde avait dû se contenter de dix millions de francs belges pour rénover une aile du château de Laeken. Je pense aussi que l’opposition de la droite courbe PRL-FDF-MCC-RTL-TVI n’est pas non plus idéalement placée pour vous fustiger. Les journalistes qui ont accompagné dans ses pérégrinations l’ancien ministre libéral des Affaires étrangères savent que ni l’extrême gauche ni la gauche n’ont le monopole de la dilapidation de l’argent public. Mais enfin, madame, ce n’est quand même pas bien ce que vous avez fait !
Florence, ma fille de dix ans, fréquente l’Ecole communale de Bruxelles. Depuis trois mois, elle attend qu’on rétablisse l’eau courante dans les lavabos et j’ai beaucoup de mal à lui expliquer que la Communauté française n’a pas d’argent!
Pour nous, vous êtes victime d’un règlement de compte au sein du PS. Vous venez d’une famille modeste, madame, moi aussi. Vous souffrez de la misère qui règne en Wallonie et à Bruxelles, misère qui est le fruit de soixante ans d’Etat PS.
Je n’exclus pas que vous puissiez exercer vos talents à nos côtés. N’ayez pas peur, il ne vous sera fait aucun mal. Vivez dans l’espérance. »
Deuxième intervention
« Je voudrais d’abord indiquer qu’une fois de plus, le Front national a eu raison avant tout le monde. En effet, la semaine dernière, j’estimais que Mme Arena était la nouvelle victime de règlements de compte au sein du PS. Quelques jours plus tard, dimanche midi, sur les antennes de la RTBF, Philippe Moureaux, qui n’est pas un farfelu, je le sais pour avoir croisé le fer avec lui avec toute la courtoisie qui sied aux démocrates, partageait mon analyse. Et il ajoutait qu’il savait d’où était parti le coup, mais qu’il ne dénoncerait personne. En réalité, nous vivons la suite de la longue saga du PS dont les moments forts ont été Agusta, la déchéance de Spitaels, l’assassinat d’un ministre, le suicide d’un autre.
Mais je ne suis pas l’historien du PS; cela susciterait trop de vocations révisionnistes. Permettez-moi seulement d’insister à nouveau sur un précédent au moins aussi grave que l’affaire qui nous réunit aujourd’hui: la ministre d’extrême gauche du précédent gouvernement fédéral arc-en-ciel, Isabelle Durant, n’avait eu aucun scrupule, il y a un peu plus de six ans, à claquer 13 millions de francs belges pour rénover son cabinet.
Je fus le seul à lever ce lièvre. Aussi, notre télévision de service public, qui chérit tant l’extrême gauche, était restée muette comme une carpe. Aujourd’hui, ce moyen de défense ou d’attaque que j’offre généreusement à la gauche est ignoré superbement. Aussi, je vous fiche mon billet qu’après la trêve des confiseurs, les partis démagogiques traditionnels qui se tiennent tous par la barbichette tourneront la page de ce énième épisode. Et le premier qui en rira aura une tapette.
Mais il restera que les cabinets ministériels francophones coûtent deux fois et demi plus cher que les Flamands.
Alors la grosse baisse de 10annoncée par Joëlle Milquet, c’est se moquer du monde. Resteront aussi deux collaborateurs pour chaque ancien ministre, y compris celui qui a reçu un poste équivalent à Dakar –un MR je pense. Mes chers collègues, les électrices et les électeurs jugeront.
Vivement l’an prochain ».